Dixner : Mon expérience mitigée autour d’une table de 12 personnes

Partager un repas avec des inconnus dans un restaurant privatisé semblait être une idée prometteuse. Attirée par le concept novateur de Dixner, j’ai décidé de tenter l’aventure, curieuse de découvrir cette expérience singulière. Rendez-vous avait été pris. Quelques jours avant le Dixner, je reçois un mail qui me dévoile là où se déroule l’évènement : Con Alegria, un établissement que j’ai déjà fréquenté pour sa cuisine corse savoureuse et que je recommanderai. 

Dixner, c’est quoi ça encore ?

Dixner est une expérience complète à 80 euros. Un verre/cocktail pour l’apéro, une entrée, un plat, et un dessert soigneusement sélectionnés pour une soirée de découvertes culinaires. Mais ce n’est pas tout, des vins sélectionnés par le restaurant pendant toute la soirée et un shot pour clôturer en beauté. Le concept se base sur la sélection de dix convives à partir de leurs réponses à un questionnaire. Un algorithme vient alors analyser ses réponses et composer des groupes. Les dix personnes se réunissent dans un restaurant privatisé pour partager un moment authentique, créer des liens et échanger autour d’une table, promettant ainsi une soirée unique, mémorable et riche en rencontres.

Dixner : l’arrivée au restaurant

Dès mon arrivée, j’ai été accueillie par une organisatrice souriante et sympathique. Nous avons eu droit à un verre en attendant les autres convivent qui venaient progressivement. J’en ai profité pour discuter un peu avec le propriétaire du restaurant, l’organisatrice et les quelques convives qui étaient là avant de rejoindre notre salle privée.

Le début du Dixner : tout le monde à table

Neuf convives, puis dix. Le compte est bon, du moins c’est ce qu’on croyait. Quelques minutes plus tard, deux autres personnes arrivent, passant de 10 à 12.  Une légère confusion à priori mais moins d’espace à table quand on prévoit 10 couverts et qu’on passe à 12.. et bien on se serre. Malgré cela, les présentations ont été rapides et nous avons été servis avec une variété d’entrées, les portions étaient quelque peu limitées. Nous avions différentes entrées à partager, l’idée est sympathique mais très souvent ça ne suffit pas. Nous avons dû en redemander. 

Brisons la glace à douze

Les débuts de conversation étaient hésitants, on sentait une gène et c’est normal. 12 inconnus qui se retrouvent à passer la soirée ensemble..On commence alors par un tour de table histoire de retenir (ou pas) les prénoms et professions de chacun. 

L’animatrice peinait à susciter des échanges fluides entre les convives, se retrouvant dépassée. Par moments, j’avais l’impression qu’elle oubliait qu’elle avait une tâche spécifique pour ce dîner..Ce que j’ai trouvé assez étrange. Personnellement, j’ai réussi à engager des conversations avec seulement quelques personnes à ma proximité, n’ayant pas eu la chance d’interagir avec tous les participants, trop loins ou inaudibles avec toutes les conversations entre voisins de table.

Le plat de consistance 

Nous avions une carte pour choisir le plat principal, pour moi c’était une souris d’agneaux généreuse en quantité, qui a relevé le niveau de la soirée en matière de saveurs. Mon conseil personnel : si vous prenez des entrées (et mention spéciale au ceviche de poulpe de Con Alegria et à la souris d’agneaux, vous n’aurez pas de place pour le dessert.)

Le dessert : finir en douceur.. ou pas du tout

Le dessert a été une déception totale. Les options ne correspondaient pas à mes restrictions alimentaires, bien spécifiées à l’avance, ce qui a considérablement entaché cette dernière étape du dîner. Nous avons eu droit à une farandole de desserts à partager, un peu comme pour l’entrée. Je me suis résignée à regarder les convives manger et accepter que rien ne me convenait.

Le prix

Le prix élevé de 80 euros m’a laissé perplexe. En effet, j’estime n’avoir pas reçu un rapport qualité-prix satisfaisant. La promesse de créer des liens et de se faire de nouveaux « amis » n’a pas été tenue. Au final, le point commun entre toutes ces personnes qui se retrouvaient lors d’un Dixner, d’après nos échanges, était de changer de cercle, créer du lien. Des personnes venant d’arriver à Paris à la recherche de nouveaux amis, d’autres à la recherche de l’amour ou encore des personnes qui sont en besoin de diversité dans leurs conversations car épuisés de parler des mêmes choses avec leurs amis de longue date. Le besoin de sociabiliser était réel et palpable, la promesse marketing de Dixner le cernait bien mais au moment de délivrer c’était un flop.

L’algorithme de Dixner

Le choix des convives ne semblait pas répondre à une logique basée sur un algorithme, comme le suggère le concept de Dixner. Je n’ai pas senti de points en commun avec les personnes avec moi à table, pourtant j’avais répondu à un questionnaire bien exhaustif avant. La confusion entre le nombre de participants prévus et réels (10 au lieu de 12) a souligné cette lacune encore une fois.

En somme, bien que l’idée de Dixner soit attrayante sur le papier, mon expérience a été plutôt mitigée. Si le restaurant choisi était à la hauteur de mes attentes gastronomiques, l’organisation et le manque d’interaction entre les convives ont laissé à désirer. Pour ceux en quête d’une véritable connexion humaine autour d’une table, Dixner pourrait nécessiter des ajustements pour réellement tenir ses promesses.

Mes conseils pour Dixner :

L’expérience Dixner pourrait vraiment être géniale avec de simples améliorations. Tout d’abord, prendre en compte rigoureusement les restrictions alimentaires des convives serait crucial. Ajuster les choix des restaurants en fonction de ces contraintes. Par exemple, pour ceux qui ne consomment pas d’alcool, payer un montant fixe de 80 euros incluant des boissons alcoolisées n’est pas pertinent. Proposer des alternatives telles que des cocktails sans alcool ou des boissons non alcoolisées pendant le dîner serait plus adapté. Ensuite, établir un service dédié à la gestion des réclamations serait primordial. Lorsque j’ai exprimé ma déception concernant les desserts, la réponse limitée à un simple « nous sommes navrés de l’apprendre » ne suffit pas. Enfin, former les organisateurs des Dixners à animer des conversations et à briser la glace serait essentiel. Dans notre soirée, cette animation faisait cruellement défaut, et une formation pour ces moments d’interaction serait un vrai plus pour créer une atmosphère conviviale et favoriser les échanges entre les convives. Ces ajustements pourraient considérablement améliorer l’expérience Dixner et concrétiser davantage la promesse de rencontres chaleureuses autour d’une table.

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